À l’approche de son emménagement, nous avons discuté avec Fakornam, une future résidente des Voisin.es du Canal.
À date, Fakornam réside dans l’un de nos centres d’hébergement. Depuis février, elle partage une chambre avec ses deux garçons et sa fille, et attend avec impatience son installation dans les logements permanents dans le quartier de Saint-Henri.
En discutant de la période de transition à laquelle elle et ses enfants s’apprêtent à faire face à l’approche de leur déménagement, Fakornam nous parle de ce que ce changement représente pour elle après avoir passé plusieurs mois à la Maison Benoy de Logifem.
F : Sincèrement, je suis très heureuse ici – mais je vais bientôt quitter cette place. Je serai chez moi. J’aurai enfin ma propre nourriture, et je vivrai avec mes enfants, c’est quelque chose dont je suis très contente. Mais je ne serai plus tous les jours avec mes amies que je me suis faites ici. Mais on a nos contacts et tout, on peut s’appeler, se rencontrer. Et l’amitié est toujours là, la relation est toujours là. Mais cette vie-là – on sonne la cloche, tu descends, tu vas prendre ton dîner, tu descends prendre ton souper, tout ça – je pense que ça va me manquer un peu.
En parlant de ces nouvelles amies faites au centre d’hébergement, ressens-tu que la communauté de Logifem t’apporte le soutien dont tu as besoin pour passer à travers cette période de changement?
F : Oui, je n’ai pas d’autre soutien, Logifem est le seul qui m’aide dans tout. L’organisme et mes amies m’apportent beaucoup de soutien. Moi, j’avais eu des problèmes avec mon ex-mari, j’étais victime de violences psychologiques et morales. Donc, en venant à Logifem, ça m’a aidé à comprendre beaucoup de situations. Venir à Logifem, c’est comme « je vais recommencer la vie », c’est comme renaître. Donc, il y a beaucoup, beaucoup d’obstacles – financièrement surtout parce que maintenant je ne travaille pas, je bénéficie de l’aide sociale. Et pour emménager, il faut beaucoup de choses, je dois acheter toutes ces choses. Mais Logifem va m’aider beaucoup avec de choses et me fournir des kits essentiels comme des lits, ils ont dit les lits, des produits de nettoyage, des ustensiles – les choses dont on a besoin pour commencer notre nouvelle vie.
En arrivant aux Voisines du Canal, tu vas pouvoir retrouver cet esprit de communauté que tu avais dans le centre d’hébergement. Qu’est-ce que l’idée de vivre en communauté représente pour toi?
F : La communauté représente la famille pour moi, parce que plusieurs d’entre nous sommes des immigrantes au Canada, on n’a pas nos familles ici – je n’ai personne. Donc, je peux dire que la communauté, c’est une famille.
Avec Saint-Ambroise, tu vas avoir l’opportunité de rejoindre un logement permanent, qu’est-ce que ça représente pour toi?
F : Quand je suis allée là-bas la première fois, ça m’a donné tellement de courage en plus, que ce soit pour moi ou pour mes enfants. Je pense que vivre là-bas va me donner le courage de faire plus, de travailler, surtout d’aider les femmes qui se retrouvent dans la même situation que moi avant, victime de violences conjugales. Aider les femmes, c’est ça qui me tient beaucoup à cœur. Donc ça me pousse beaucoup, ça me donne le courage d’aller à l’école, parce que je n’aime pas apprendre [Fakornam rit]. C’est difficile pour moi, mais vivre là-bas, ça me donne le courage de me dépasser, de me dire « Fakornam, tu peux le faire. […] Là, tu as une chance donc tu peux le faire, tu es capable ». C’est ça qui me donne le courage de retourner à l’école.
J’aimerais remercier Logifem pour tout ce qu’ils ont fait pour moi et mes enfants, les cadeaux, les intervenantes. J’aimerais les remercier pour toute l’aide qu’ils m’ont apportée, à moi et mes enfants. Toute seule, je ne pouvais pas y arriver.
Fakornam et ses enfants pourront bientôt emménager dans leur logement, un 5 ½ subventionné à 75% par le PSL. C’est une nouvelle vie qui s’ouvre pour cette belle famille, une nouvelle famille pleine d’ambitions et de projets!
Fakornam espère profiter de cette belle opportunité pour retourner aux études. Elle souhaite travailler dans un domaine qui lui permettra d’aider et d’apporter du soutien à d’autres femmes en situation de violence conjugale.