Le 27 septembre dernier, à l’université Concordia dans une salle pleine de participantes, se tenait un important symposium ayant pour titre : Les femmes et l’itinérance; vecteur d’invisibilité.
Pourquoi un symposium dédié aux femmes? Jusqu’à tout récemment, l’image dominant de l’itinérance était plutôt masculine. Les résultats de l’initiative Je Compte Mtl 2015 a démontré que parmi les gens qui vivent des situations d’itinérance 24% sont des femmes. Un nombre que les experts soupçonnent d’être sous-estimé. Pour Beatriz Hoffmann-Kuhnt, membre du conseil d’administration de Logifem et coordinatrice du symposium, il était important de réunir des praticiens du milieu et des universitaires afin de présenter la réalité des femmes sans abri, d’identifier les lacunes de la recherche et d’influencer les politiques. Logifem était l’un des présentateurs accompagné du Refuge pour femmes autochtones, Chez Doris, Dans la rue, le YWCA, la Maison Nazareth & Anne, et le Bouclier d’Athéna. Tous ont apporté des éléments clefs aux enjeux qui affectent les femmes.Pourquoi ce phénomène? Pourquoi ces femmes ne sont pas plus visibles? La sénatrice Julie Miville-Dechêne, ancienne Émissaire aux droits et libertés de la personne et Présidente du Conseil du statut de la femme, a expliqué que la plupart des femmes craignent d’être victime de violence, donc elles se cachent. Pour certaines, les rues sont considérées comme le lieu le moins sécuritaire. Elles dorment dans une auto, dans des entrepôts, font du « couchsurf », restent dans des relations abusives, se tournent vers le commerce des travailleurs du sexe pour éviter d’être vulnérable et vue. Lorsque ses femmes finissent par obtenir de l’appui et se retrouve dans un refuge avec une chambre et porte qu’elles peuvent verrouiller, elles dorment pendant des semaines contrairement aux hommes qui sont plutôt prêts à se joindre à des activités. La sécurité qu’elles retrouvent dans ces hébergements leurs permettent de baisser la garde et de récupérer, et par la suite entamer le processus de convalescence qui les emmènera à faire face à l’avenir. En sensibilisant la population des particularités de l’itinérance chez la femme, on peut espérer que plus de ressources seront consacrées pour donner à ces femmes la sécurité et la stabilité et qu’ainsi elles retrouvent leur dignité. Après tout le logement est un droit humain.