Prija (pas son vrai nom) est née en Thaïlande. Elle a grandi dans une famille rurale pauvre et lorsqu’elle était jeune adulte elle s’est installée à Bangkok, où elle a obtenu un travail en usine afin de pouvoir envoyer de l’argent à la maison. Son premier enfant est né à Bangkok, mais quand l’enfant avait 18 mois Prija et le père se sont séparés et Prija est devenue mère seule.
Peu de temps après, Prija a rencontré un canadien qui était en Thaïlande comme touriste. Les deux ont entamé une relation et pendant deux ans l’homme faisait de fréquents voyages en Thaïlande. Prija est tombée enceinte et le couple s’est marié et a fait les démarches pour qu’elle puisse venir au Canada, commanditée par la mère de l’homme.
L’arrivée au Canada a été une expérience déroutante pour Prija. Avec ses deux filles, elle a emménagé dans la maison de ses beaux-parents et a eu du mal à comprendre la nouvelle culture dans laquelle elle se trouvait. Elle a essayé de rendre tout le monde heureux en faisant le ménage, en faisant la cuisine et en aidant à prendre soin de son beau-père handicapé, mais elle ne sentait jamais qu’elle faisait partie de la famille et combattait contre la solitude
Pour aggraver les choses, le mari de Prija semblait être une personne complètement différente, une fois le couple arrivé au Canada. Elle a découvert qu’il trafiquait des drogues et le genre de personnes qu’il fréquentait la faisait se sentir en danger. Il était souvent parti jusque tard dans la nuit, lui donnant le sentiment d’être abandonnée. Prija n’avait aucune indépendance financière – elle n’avait que l’argent que son mari lui donnait.
En désespoir de cause, Prija a finalement confié à une amie thaïlandaise combien elle était malheureuse. Elle n’avait aucune idée de ses droits au Canada et ce qu’elle pourrait faire pour améliorer sa situation. L’amie l’a conseillée de parler à un avocat, mais peu de temps après, son mari lui a dit qu’il voulait une séparation. L’amie de Prija l’a aidée à trouver une place dans un refuge pour femmes. Cinq jours plus tard, elle est retournée à la maison de sa belle-famille, mais en raison du stress accumulé et de l’anxiété, elle a fini par être hospitalisée.
Prija est venue à Logifem directement à partir de l’hôpital. Au début elle était incertaine par rapport à la vie dans un refuge pour femmes, mais avec le temps, elle dit qu’elle est devenue plus forte dans son esprit et dans son cœur. Elle a créé une routine pour elle et ses filles et s’occupe de chercher un appartement ainsi que de prendre des cours d’anglais.
Prija dispose d’un réseau d’amis maintenant et de nouveaux rêves pour son avenir. Elle aimerait devenir psychologue pour pouvoir aider les gens qui souffrent.
Avoir rencontré Prija nous a rappelé la vulnérabilité que les femmes immigrantes peuvent avoir quand elles arrivent au Canada. Nous sommes tellement impressionnés par sa résilience et sa détermination à faire une bonne vie pour elle et ses filles.